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Points d'intérêts 8

Lorsqu’éclate la Seconde Guerre Mondiale, le colonel de Gaulle n’est plus le jeune officier sorti de Saint-Cyr qui rêve de connaitre le feu. Il est déjà une personnalité qui compte dans l’armée.

Sur les pas du Général de Gaulle

d’Abbeville à Montcornet

Il défend l’idée d’une guerre de mouvement menée par des soldats de métier appuyés par des blindés. Cela lui vaut l’admiration d’Hitler qui s’inspire de ses conceptions. Alain de Boissieu, gendre du général de Gaulle, trouvera d’ailleurs en mai 1945 dans les ruines du Berghof, la résidence d’Hitler à Berchtesgaden un ouvrage de Charles de Gaulle annoté de la main du Führer.

En 1940 il commande le 507e régiment de chars de combat à Metz, il a pu depuis 1937 faire connaissance avec son arme de prédilection. Le 11 mai 1940 en pleine offensive allemande, il prend le commandement de la 4e division cuirassée, la plus importante unité de blindés française.

Allez, de Gaulle ! Pour vous, qui avez, depuis longtemps, les conceptions que l’ennemi applique, voila l’occasion d’agir, lui dit le général Georges en l’envoyant vers Laon où il doit stopper l’offensive allemande.

Il installe alors son poste de commandement à Bruyères au sud de Laon et constate le désastre de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire. Ah ! c’est trop bête ! dit-il alors dans ses Mémoires de Guerre, la guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu’elle continue. Il y a, pour cela, de l’espace dans le monde. Si je vis, je me battrai, ou il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire, par la suite, c’est ce jour-la que je l’ai résolu.

Alors qu’il monte avec ses troupes peu entraînées à combattre ensemble vers Montcornet, il parcourt les terres de cette Thiérache qui a vu passer tant d’invasions depuis le Moyen-Âge et se forge son refus de la défaite, à l’image de ces églises fortifiées que rien n’a pu abattre. À Montcornet, il parvient à repousser les Allemands et remporte une des rares victoires de l’Armée française lors de la bataille de France. Un monument surmonté d’un char AMX-13 à l’entrée du village sur la D946 rappelle cette victoire et le département de l’Aisne envisage de
dresser un monument en l’hommage des combattants de 1940.

Le 25 mai, il est nommé général de brigade à titre temporaire et le 28 mai, il arrive devant Abbeville pour réduire une poche ennemie. Il prend Huppy aux mains des Allemands le 29 mai et y installe son PC dans le château comme le rappelle une plaque et un buste du général installés sur le mur d’enceinte donnant sur le porche de l’église. C’est là que le flambeau de l’espérance se ranime chez lui. Il l’écrit : Dans mon cantonnement de Picardie, je ne me fais pas d’illusions. Mais j’entends garder l’espérance.
Si la situation ne peut être, en fin de compte, redressée dans la métropole, il faudra la rétablir ailleurs.

De Gaulle est nommé sous-secrétaire d’État à la Défense nationale du gouvernement Reynaud le 6 juin et commence le chemin qui mènera à l’appel du 18 juin. Mais la bataille de France passée dans les Hauts-de-France marquera pour le général de Gaulle l’entrée en résistance, le refus de la défaite.

Le colonel Colombani qui commande le 501e Régiment de chars de Combat de Mourmelon, dépositaire de la mémoire du général de Gaulle dans l’armée, explique que l’exemple de la bataille de France du général entre Montcornet et Abbeville est toujours enseigné dans le régiment durant les cours donnés aux sous-officiers à la fois pour son côté tactique, mais également pour le refus de la défaite prôné par le général.

Les combats n’étaient pas des combats de masse mais au contraire des combats très fins explique le colonel Colombani. Après la guerre, le général de Gaulle revint victorieux en Picardie sur les lieux de ses premiers combats et lors d’une visite à Huppy le 29 mai 1949, il rappela dans un discours l’importance de ces lieux dans la genèse de la Libération : Mais c’est de ces événements-là, je vous le dis ici à Huppy, c’est de ces événements-là qu’est partie une autre histoire, qui fut la lente, longue, dure histoire de notre redressement militaire, jusqu’à aboutir à participer aux victoires alliées de 1944 – 1945.
C’est pourquoi fut édifié dans cette commune de la Somme en 1990 le monument Européen qui rend hommage à tous les combattants de la bataille d’Abbevilleet scelle la réconciliation franco-allemande.

Le 501 eme régiment de chars de combat

Le 501e régiment de chars de combats commandé par le colonel Colombani est l’héritier des traditions du 507e RCC commandé en 1940 par le général de Gaulle et il en perpétue la mémoire au sein de l’armée, mais aussi auprès du public, notamment auprès des publics scolaires en collaboration avec la Fondation Charles de Gaulle. Il prendra part également aux nombreuses commémorations de l’année Charles de Gaulle dans les Hauts-de-France. Le régiment fut créé dans la région le 20 mai 1918 après la bataille de Berry-au-Bac le 16 avril 1917, première bataille de chars française et garde la mémoire du chef d’escadron Bossut, un autre nordiste né à Roubaix, et père de l’action des chars de combat lors de la Première Guerre Mondiale. Sa statue à Roubaix se situe sur le boulevard Charles de Gaulle, comme un clin d’oeil rapprochant deux grands soldats réunis par leur passion pour l’arme blindée.

Discours de Charles De Gaulle à Huppy en 1949

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